L’intervention du Ministre malien Abdoulaye DIOP au Forum sur la Paix et la Sécurité de Lomé au Togo  a jeté un excellent  pavé dans la mare des théoriciens flous de la Transition Politique en Afrique. On doit entendre par Transition Politique, un régime politique d’exception arrivé au pouvoir sans passer par des élections  justes, inclusives, transparentes et pluralistes. Or, selon cette définition, la quasi-totalité des pays africains « francophones » est en Transition Politique ! 

 Cela veut dire que : a) Les régimes issus de coups d’état civils et fonctionnant avec des tripatouillages constitutionnels, des viols des constitutions, des fraudes électorales, des exclusions et exils forcés des opposants, emprisonnements arbitraires des opposants et rivaux politiques, SONT TOUS EN TRANSITION POLITIQUE ! C’est donc le cas du Cameroun , du Sénégal , de la Côte d’Ivoire  ou de la République Démocratique du Congo , du Congo , du Togo , par exemple…

 b) Les régimes issus de Coups d’état militaires révolutionnaires ou néocolonialistes SONT TOUS EN TRANSITION POLITIQUE . C’est le cas par exemple du Mali , du Burkina Faso , du Niger , ( coups d’état révolutionnaires) / ou du Tchad , du Gabon  et de la Guinée  ( coups d’état néocolonialistes). La NOTION DE TRANSITION POLITIQUE n’est donc pas à appliquer uniquement aux seuls pays africains dont les gouvernements issus de coups d’état révolutionnaires, appliquent une politique panafricaniste et populaire. Et toutes les transitions ne se valent pas non plus ! Il suffit de comparer le leadership d’un Assimi Goita au Mali  à celui d’un Kaka Deby au Tchad  pour voir que le jour qui brille à Bamako correspond parfaitement à la nuit totale à N’Djamena. 

 Note  de l’Institut de l’Afrique des Libertés Le 24 octobre 2023 Dr Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika